Avouons-le : à la pêche, ce sont les plus gros poissons qui nous procurent le plus d'émotion. Les grands poissons ont quelque chose de plus que les autres. Les truites n'échappent pas à cette règle. Les plus grands sujets, mâles ou femelles, sont des monstres sacrés qui méritent notre plus grand respect, et notre plus grande affection.

Une grosse truite fario a une histoire. Il faut savoir qu’elle peut être très âgée (plus de 10 ans!) et fragile. C’est un poisson unique, qui mérite un grand respect de notre part. Qu'on arrête de dire qu'il faut prélever ces grands poissons qui font du mal aux populations de petites. Ces poissons ont leur place dans l'écosystème autant que les autres. Elles ne s'empiffrent pas de truitelles à longueur de journée. Il faut en prendre soin. 

Chercher les spécimens !

Le plus généralement, les conditions optimales pour produire des spécimens seront réunies dans les rivières larges,  les grands réservoirs et les grands lacs de montagne, aux ressources importantes. La nourriture, tant en poisson fourrage qu'en insectes, est abondante toute l'année. Par conséquent, cela réduit considérablement les lieux capables de produire de vraies grosses truites. 

Observez et réfléchissez : 

Si vous décidez de vous attaquer à une grande rivière, vous devez impérativement observer avant de pêcher. Si elles sont parfois très discrètes, les truites peuvent trahir leur présence de différentes manières. Mais vous pouvez également les voir depuis un arbre par exemple, quand l'eau est claire. 

Il est important de sélectionner des zones de pêche pouvant potentiellement abriter des gros poissons. Il s'agit de zones confortables, souvent profondes, bien oxygénées malgré tout, et où les cachettes sont nombreuses. Ce dernier point est particulièrement important. Les plus gros poissons occupent toujours les meilleures places. Ils affectionnent particulièrement les endroits encombrés (arbres immergés, gros rochers, etc...). Sauf exception, ils ne sont pas dans les rapides où il y a 20cm d'eau. Pensez comme un poisson... Visualisez les différents obstacles, imaginez ce qu'il se passe sous l’eau.

Voir Article de Fred qui réalise un focus sur les lieux à pêcher :) (ICI)

Affinez votre approche :

Lorsqu’on s’est investi depuis de longs mois dans la traque des gros poissons et qu’enfin, on en tient un, il serait trop dommage de le rater à cause d’un détail technique. Le plus difficile est de trouver, puis de faire mordre les grosses truites. Le combat n’est finalement qu’une partie de plaisir, l’aboutissement du défi personnel que l'on s’est fixé.

Il faut savoir qu'une grosse truite ne livre pas forcément un combat titanesque. Mais, dans certaines situations, juste après l'attaque, il n’est pas rare qu’un gros poisson (de plus de 50 cm) prenne du fil et veuille descendre la rivière. Sur certains postes aux berges accidentées, impossible de l'accompagner. Nous devons avoir une totale confiance dans notre matériel. C’est pourquoi, lorsqu'on traque des gros poissons, il faut utiliser une canne assez puissante avec un moulinet fiable. Pêcher les grosses truites où il y a beaucoup de courant et des obstacles avec du matériel fin, c’est jouer avec le feu (ou plutôt avec la vie des truites). Le but est de mettre la truite dans l’épuisette, et non d’espérer un peu de chance pour y parvenir. 

Si vous pratiquez sur une rivière puissante, il faut choisir une canne relativement puissante, d'au moins 5-25g par exemple (bientôt, la canne Héritage 7-23 gr sera parfaite pour cette utilisation) . Un fil de grande qualité et invisible de 0,25mm ou une tresse fine mais résistante garnissant un moulinet type 2500 par exemple seront adaptés.

Quant aux leurres, choisissez des valeurs sûres, qui vous ont déjà donné satisfaction. Optez pour des gros leurres (ex : le Sico-First en 68 mm) quand il y a beaucoup d'eau, et réduisez leur taille quand on avance dans la saison et que les eaux sont plus basses et plus claires.

Il n’existe pas de leurres qui ne prennent uniquement les grosses truites, et inversement. 

Veillez également à la qualité des vos hameçons. C’est, avec la qualité du fil et les nœuds, l’élément de base qu’il faut vérifier très régulièrement. Il faut rester logique tout au long de sa démarche : si on se donne du mal à trouver les grosses truites, et enfin à les traquer en affrontant parfois des conditions météo difficiles, il est incohérent de pêcher avec un hameçon qui ne pique pas. Attention, ne faites pas l'amalgame entre hameçon qui ne pique pas et hameçon simple!

Dans l'équipe Sico, nous mettons souvent des hameçons simples sans ardillons, qui permettent vraiment de moins abîmer nos chères amies. Très sincèrement, ne croyez pas que les ratés avec les hameçons simples seront plus importants qu'avec les triples... Sauf peut être en cas de combat très violent avec un poisson surexcité qui enchaîne les chandelles, il faut l'avouer. Cependant ces hameçons offrent de réels avantages sur bien des points, mais ce n'est pas le sujet de cet article. 

Au niveau de l'approche, il ne faut pas hésiter à insister longtemps sur un endroit qui nous semble prometteur, en restant très discret bien évidemment. Si souvent ce sont les premiers lancers qui paient lorsqu'une truite est en chasse, cette stratégie peut mener à la réussite.

Utilisation de l'épuisette

Dans la plupart des situations, l’utilisation d’une épuisette se révèle très utile, voir indispensable. L’issue d’un combat avec un gros poisson est toujours incertaine. L'épuisette permet de mener à bien un combat en limitant les risques de blessures du poisson. Nous vous conseillons vivement un modèle à mailles silicone. (voir épuisette) Quel plaisir d'admirer un beau poisson dans le filet de l'épuisette!

Manipulation des gros poissons

Une fois que vous avez glissé le poisson de vos rêves dans l’épuisette, il faut à tout prix rester concentré pour ne pas le blesser. Un gros poisson réclame encore plus d’attention qu’un petit, du fait de sa taille et de sa force. Comme vous le savez on ne manipule jamais un poisson avec les mains sèches, sous peine de lui enlever son mucus protecteur. Il faut éviter au maximum de lui serrer le ventre, sous peine de lui provoquer de graves lésions. En effet sous l’action de la pression de vos doigts tous ses organes (cœur et intestins surtout) risquent d’être plus ou moins écrasés. Cela peut avoir des conséquences mortelles. Ce qui est dangereux, c’est que le pêcheur ne s’en rend pas forcément compte immédiatement. En effet, la truite repart « presque » comme si de rien n’était, mais dans certains cas c’est pour aller mourir quelques heures ou jours plus tard.

De plus la séance photo devra être la plus brève possible. On n’oubliera d’ailleurs pas d’asperger régulièrement notre poisson et/ou de le manipuler dans l'eau. 

Je vous souhaite de passer d'excellents moments au bord de l'eau ! 

A bientôt pour un nouvel article,

Vincent