Mai-juin : la meilleure période pour la pêche de la truite !

Les mois de mai et juin sont les périodes préférées des pêcheurs de truites. Chacun part de son analyse des saisons passées et rêve secrètement d’atteler la truite de sa vie dès le réveil de la saison. La condition préalable est que, pour attraper un poisson record, vous devez parfaitement maîtriser la technique de pêche, savoir quand l'utiliser, connaitre les mœurs des truites et l’environnement. A moins d’être un sacré chanceux… et heureusement la chance existe !

Crédit photo : Antoine Malige

Si nous sommes logiques, nous ne compterons pas sur la chance. Nous comprenons qu’au travers de l’étude des différents paramètres cités précédemment, nous obtiendrons un choix cohérent pour commencer notre quête de gros poissons. Il est évident que pour attraper de beaux poissons, c'est-à-dire au-dessus de 50cm, il faut que les milieux aquatiques les produisent.

La France possède encore quelques départements offrant de telles pêches, mais leur nombre régresse petit à petit. Nous pensons qu’il est nécessaire que le pêcheur respecte un tant soit peu les rivières et lacs où il pratique. Il devient alors intelligent de savoir pratiquer une prédation raisonnable, voire aucune prédation pour assurer la pérennité de sa pêche.

Nous sommes conscients encore plus aujourd’hui qu’il y a une décennie, de l’impact destructeur de nombreuses agressions sur le milieu, comme les manques d’eau récurrents, les échauffements des eaux et les pollutions … Des endroits ont décliné voire disparu, suite à ces problèmes et traquer de belles truites passe par une remise en question : comment pouvons-nous protéger au mieux ces magnifiques poissons ?

Cette parenthèse nécessaire étant close, commençons à analyser les points clés en cette période cruciale.

Pour ce qui est du matériel, peu importe la longueur de la canne, elle doit être puissante. Je vous renvoie à la canne Héritage (sensible et polyvalente) qui fait très bien l’affaire pour traquer à merveille dame fario. Le moulinet doit être résistant et le corps de ligne sera choisi dans un diamètre correct, pas en-dessous du 20 centièmes. Le but est de pouvoir mener à bien un combat et non d’épuiser à mort un poisson en pêchant trop fin. Pêcher fin n’est pas une obligation, nous nous confrontons à ce cas précis dans des conditions bien particulières comme l’étiage ou par la très forte pression de pêche. Nous savons, par expérience, qu’il est très inconfortable de gérer, dans un milieu encombré, un gros poisson piqué sur fil fin.

En cette période, les gros poissons ne sont pas forcément en manque nutritionnel, puisqu’ils savent mieux que les petits poissons comment passer les hivers rigoureux et ils ont acquis un sens de la prédation très particulier. Nous rencontrons régulièrement des truites d’ouverture plutôt bien portantes et combatives que maigres.

Crédit photo : Antoine Malige

Toutefois, prendre des grosses truites aux leurres est assez fréquent, puisque cette pêche est basée sur les deux principaux facteurs d’attaque de la truite, qui sont la territorialité et la nutrition. La majorité des touches provoquées par les leurres sont des attaques de territorialité, puisque la truite possède un lieu de vie dans lequel elle règne sans rivale. Le moindre poisson qui vient dans sa zone en fera les frais et finira au mieux poussé à l’extérieur. Dans ce schéma de défense de territoire, la truite peut être amenée à effectuer plusieurs intimidations de suite sur le leurre et elles seront ressenties dans la canne comme des tapes très brèves et sèches. A l’inverse, lorsque la truite doit se nourrir, elle se jette littéralement sur sa proie et nous observons un stop net dans la progression du leurre. C’est précisément cette « provocation » qu’il faut comprendre puisque tous les leurres ne sont pas identiques et choisir le bon reflète une bonne connaissance de leur spécificité. Ce sont les billes internes, les déplacements d’eau, ainsi que la nage erratique du leurre qui seront les atouts de notre réussite. Un leurre doit être vu sans aveugler, doit avoir une taille adéquate et surtout être agaçant pour la truite.

Sur ce, bon courage et bonne reprise de la pêche à tous !  

Antoine Malige